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A la demande du Bureau de l’AUPPM nous avons rencontré le 4 mars dernier  Christophe GUENA (Maître de Port à Piriac et à La Turballe), et Emmanuel JAHAN (Directeur Général de Loire-Atlantique Nautisme).
Thierry BRANELLEC (Trésorier Adjoint), Léon-Philippe CLERGEAU (Membre du CA), Patrick DAHLEM (Secrétaire), Jérôme DANGY (Président), et Jacques PITHOIS (Vice-Président), étaient présents pour notre Association.

Le but principal de cette réunion était de nous permettre de comprendre :

  • comment fonctionne la gestion économique du port entre LAN et ses deux actionnaires à parts égales la CCI de Nantes-Saint-Nazaire et la Saeml Loire Atlantique Pêche et Plaisance, et avec l’autorité concédante, le Syndicat Mixte des Ports de Loire-Atlantique. Ce syndicat est la structure publique qui regroupe le département et les communes portuaires, détenteur local de la compétence de gestion du domaine public maritime.
  • pourquoi après une augmentation des tarifs de 2% en 2022 et de 5% en 2023, il a encore été nécessaire de les augmenter de 4,5% en 2024 (Décision que nous avons été les seuls à contester lors du Conseil Portuaire du 19 octobre dernier).

Nous rappelons que notre commune et le département ont confié la gestion de notre port au Syndicat Mixte de Ports de Loire-Atlantique, et que l’exploitation a été concédée par ce Syndicat à LAN à travers une DSP (Délégation de Service Public) et un contrat de concession. LAN gère également les ports de Pornic, Le Croisic, Pornichet échouage, La Baule-Le Pouliguen, et La Turballe. Les contrats de concession pouvant être différents en raison de l’histoire des différents ports. Ainsi, à Piriac le contrat de concession d’exploitation prendra fin en 2031. A cette date, LAN devra rendre des installations en “bon état” à l’autorité concédante, qui attribuera l’exploitation pour une nouvelle période à un concessionnaire. Jusqu’à cette date, les investissements nécessaires sont engagés par LAN et financés en partie par des subventions publiques du département et de la commune. La perception par LAN de ces subventions est un sujet régulièrement abordé au conseil portuaire.

Après nous avoir exposé cette organisation, Emmanuel JAHAN nous précise qu’à Piriac, contrairement aux autres ports dont il a la responsabilité, tous les travaux sont à la charge du port, sauf en ce qui concerne les quais et les digues. Sont donc à la charge de LAN les travaux de construction et de maintenance des pontons, du traitement des eaux de l’aire de carénage, de la capitainerie, du dragage, etc. Il convient toutefois de préciser que lorsque LAN n’a pas à sa charge ces travaux dans les autres ports, elle reverse au Syndicat Mixte une contribution destinée à lui permettre de les financer en partie. En effet, les collectivités territoriales, à qui l’état a confié les compétences pour la gestion des ports de plaisance, supportent la plus grande part des investissements que les usagers des ports ne peuvent financer à travers leurs contrats de location des places. (NDLR : A titre de comparaison, en Angleterre, les usagers des ports paient environ le double de ce que paient leurs homologues Français des ports de l’atlantique et de la manche. Mais ils financent les infrastructures sans aide publique). Emmanuel JAHAN précise également que l’objectif de sa gestion du port est d’entretenir correctement les installations, et de fournir des prestations de qualité aux utilisateurs. Les dépenses d’exploitation étant couvertes par les recettes des contrats de locations des places, et  diverses autres recettes comme celles liées à la vente du carburant, ou à l’utilisation de la grue.

Concernant les augmentations des tarifs, Emmanuel JAHAN précise encore que ses deux actionnaires lui demandent que le résultat global de LAN soit de 3% du chiffre d’affaires global de la société. Nous lui faisons alors remarquer que le chiffre d’affaires prévisionnel 2024 qu’il a présenté en Conseil Portuaire en octobre 2023 pour Piriac est de 2,8 M€, et que le résultat prévisionnel est de 143 k€, ce qui ne correspond pas aux 3% qu’il annonce (Le calcul donne : 5,1%). Emmanuel JAHAN dit qu’il assume que Piriac soit le port le plus rentable, et qu’il finance en quelques sortes des travaux sur les autres ports. Il signale toutefois que les prix à Piriac sont les mêmes qu’à Pornic, et qu’ils seraient 15% moins chers que dans les principaux ports du Morbihan. Le port le moins rentable des ports gérés par LAN étant celui de La Baule-Le Pouliguen, qui présente déjà les tarifs les plus élevés du département (Cliquez sur les courbes jointes pour les éditer). Emmanuel JAHAN s’engage à ce que les tarifs de Piriac ne soient plus augmentés au delà de l’inflation constatée.

A nos questions plus techniques sur les comptes annuels de 2022 publiés par LAN (Ceux de 2023 n’étant pas encore publics),  Emmanuel JAHAN nous propose de les lui formuler par e-mail pour que le directeur financier de la CCI puisse donner des réponses précises. LAN n’ayant rien à cacher sur ses comptes naturellement certifiés par un Commissaire aux Comptes. La CCI assurant pour LAN les fonctions supports mutualisées suivantes : RH, Juridique, Communication, Informatique, comptabilité, etc.

Concernant le dragage, Christophe GUENA nous confirme que les divers problèmes rencontrés au niveau de la drague ne permettront pas de draguer sous les pontons A, B et C cet hiver. Ces travaux seront reprogrammés l’hiver prochain.  Le dragage sous les pontons F Est, G, H, et I devrait être terminé avant la fin mars, date après laquelle les rejets des boues en mer ne seront plus autorisés.

Report des informations de hauteur d’eau au niveau de la porte : Les travaux devraient être réalisés en septembre 2024. Pour cette saison, les dysfonctionnements rencontrés les années précédentes perdureront.

Autres travaux envisagés dans les années qui viennent :

  • entretien des poteaux des pontons,
  • mise aux normes du système de traitement des eaux au niveau du carénage.

Enfin, Emmanuel JAHAN a confirmé sa participation à notre prochaine Assemblée Générale du 13 avril prochain. Vous pourrez donc lui poser toutes les questions que vous souhaitez.

Nous remercions sincèrement Emmanuel JAHAN et Christophe GUENA pour leur disponibilité et leur écoute lors de cet échange nécessaire à la compréhension de l’organisation complexe mise en place par notre département, et des chiffres qui amènent LAN à proposer les tarifs portuaires que nous devons supporter.

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Bernard Joncour
Bernard Joncour
5 avril 2024 11h28

Excellent compte rendu sur des sujets complexes qui nous permet de mieux suivre les décisions « impopulaire « prises – dans pour autant les cautionner 😊

Dominique EPIE
Dominique EPIE
8 mars 2024 11h56

merci pour ce compte rendu qui permet de comprendre cette complexité dans la gestion de nos ports

Pierre BOUSQUET
Pierre BOUSQUET
7 mars 2024 19h39

L’état a confié les compétences pour la gestion des ports de plaisance,
au département et à des communes.
Ceux-ci se sont regroupés au sein d’un syndicat mixte.
Ce syndicat mixte a délégué la gestion des ports, pour La Turballe et Piriac, à Loire Atlantique Nautisme.
LAN a donc deux actionnaires : la CCI et la Société d’Economie Mixte LAPP. Cette SAEM, comme son nom l’indique, a deux types d’actionnaires :publics et privés.

La mutualisation des ports était certainement en soit une très bonne idée.
Mais qui a pu imaginer qu’un tel empilement administrativo-juridique pourrait être un gage d’efficacité ?

Un actionnaire privé, cherche à dégager un rendement en pourcentage de son investissement. En % du chiffre d’affaires n’est -il pas étonnant ? D’autant plus s’agissant d’un actionnaire public ?

A Piriac nous aurons eu à subir quatre hivers consécutifs de draguage !
On apprend aussi que le report de la hauteur d’eau sera encore en panne durant toute la saison !

Mais nous sommes moins à plaindre que les Turballais : l’élévateur « plaisance » de 40 tonnes est entré dans une phase juridique : aucune remise en service attendre pour la saison 2024 !
Nous sommes mi mars et le nouveau terre-plein turballais est quasi désert.
Efficacité ?

Guy GROSSE
Guy GROSSE
7 mars 2024 10h03

Grand merci pour ce « dragage » dans les strates de la gestion de notre port.